Hop, voilà mon top 10 des films vus en 2014 :
1 – Maps to the stars (David Cronenberg)
Peut-être pas le meilleur des films de Cronenberg, mais après un « Cosmopolis » déconcertant, j’ai été ravi de ce nouvel opus (très délirant et sombre).
2 – Under the Skin (Jonathan Glazer)
Superbe image et atmosphère particulièrement étrange. Plus original que « La Mutante » (Roger Donalson, 1995). Souvenir d’avoir beaucoup aimé la musique aussi.
3 – Les Combattants (Thomas Cailley)
Excellente surprise. Je m’attendais un peu à voir un « film français chiant » (du style d’ « Après le sud » de Jean-Jacques Jauffret, 2011, également avec Adèle Haenel et également passé en sélection à la Quinzaine des réalisateurs). Pas du tout !! Magnifique premier film.
4 – Aimer, boire et chanter (Alain Resnais)
Le dernier film d’Alain Resnais. Original, inventif, drôle et léger.
5 – Her (Spike Jonze)
Original et émouvant.
Pour ce film, Scarlett Johansson a reçu le prix d’interprétation féminine au Festival international du film de Rome. Comme Scarlett est présente dans le film uniquement par la voix, Michel Ciment (lors de la présentation du film en avant-première au Forum des Images) ironisait sur ce prix en disant que le film avait été vu en version italienne lors du festival (ah bon ?!).
6 – Fidelio, l’odyssée d’Alice (Lucie Borleteau)
Excellente surprise. L’action se déroule essentiellement sur un cargo. Là encore je redoutais un « film français chiant » (du style de « Grand central » de Rebecca Zlotowski, 2013, qui se passait également dans un cadre inhabituel : une central nucléaire). Pas du tout !! Le décors est très bien utilisé. Belle atmosphère. Par moment, dans le bateau, on se croirait dans le vaisseau du film « Alien » !! Et l’actrice principale, Lucie Borleteau, est aussi lumineuse que Sigourney Weaver. Magnifique premier film.
7 – Sils Maria (Olivier Assayas)
Olivier Assayas en forme et inspiré. Casting au top.
8 – White God (Kornel Mundruczó)
Evite les clichés. Original et bien mis en scène. Belle construction scénaristique également avec la plupart des scènes qui se répètent en miroir (ou en échos).
9 – Deux jours, une nuit (Luc et Jean-Pierre Dardenne)
Les frères Dardenne continuent de nous offrir des films impressionnants, par l’émotion qu’ils arrivent à faire passer dans leurs plans séquences, par ce qu’ils arrivent à tirer de chaque comédien. Au niveau du scénario, le chantage que met en place le patron semble peu crédible, ou peu réaliste, mais le film reste très fort.
10 – Les Amants électriques (Bill Plympton)
Un film d’animation sans parole et avec beaucoup d’humour et de talent.
Jacques Chancel
Jacques Chancel est mort à l’âge de 86 ans (update du 24/12 : c’est l’âge indiqué par plusieurs médias, mais ce matin j’ai entendu qu’il se vieillissait de 3 ans…).
France Inter lui rend hommage en proposant en écoute sur le net plusieurs de ses « Radioscopies », dont celle avec Hitchcock : ici.
La Petite Voleuse
Dans le cadre de la rétrospective Truffaut à la Cinémathèque a été programmé le film « La Petite voleuse » de Claude Miller. Pour ce film, François Truffaut et Claude de Givray avaient écrit trente pages de synopsis puis le projet était resté en état. Quatre ans après la mort de Truffaut, Claude Miller (qui avait été directeur de production sur plusieurs films de Truffaut) sort sa version après avoir repris le projet et développé les trente pages existantes.
Le projet du film avait été pensé par Truffaut comme une version féminine des 400 coups. Avec, aussi, la différence de se passer au moment de l’adolescence et non plus de l’enfance.
Annie Miller, la femme de Claude Miller, était présente à la Cinémathèque pour présenter le film et en discuter après la projection. Elle a également participé à l’écriture du film.
En quittant la salle, j’ai dit à Annie Miller que j’aimais beaucoup l’affiche du film, très original :
J’ai alors appris qu’Annie Miller faisait partie des auteurs de cette affiche et que celle-ci avait reçu le César de la meilleure affiche ! Récompense que n’existe plus aujourd’hui (je ne savais même pas qu’elle avait existé). Sur le site Wikipedia, ici, on peut voir qu’il n’y a eu que 5 récompenses dans cette catégorie.
Quatre ans plus tard
Peut-être que vous avez vu cette actrice dans un film sorti il y a quatre ans.
Pas facile de la reconnaître ! Voici le film : ici.
Zoé Héran, qui avait 11 ans au moment du tournage, en a maintenant 15. Elle est venu présenter le film à la Cinémathèque Française dans le cadre d’une séance jeune public.
Il y a eu un moment d’échange après le film, et les questions des enfants des centres aérés portaient pour beaucoup sur la question du réel : est-ce que sa sœur dans le film est sa vraie sœur, les parents ses vrais parents, la maison sa vraie maison, etc. Ça tournait un peu en rond, sûrement du fait du sujet du film (une personne se fait passer pour une autre).
Voici, ci-dessous, une photo d’enfants venus voir le film posant auprès de Zoé. La maman de Zoé, qui était aussi présente, a indiqué que Zoé avait une page sur Facebook et qu’elle pourrait y publier une photo. « Non, non, a dit un des accompagnateurs, pas de photos des enfants sur Facebook ». Du coup, pour la photo que j’ai prise, j’ai caché les visages…
nb : sur Facebook, on peut voir une photo où Zoé pose à côté des actrices de « Bande de filles » (le nouveau film de Céline Sciamma, après « Tomboy ») et de la réalisatrice : ici.
Claude Jade
J’ai emprunté, à la bibliothèque François Truffaut, le livre souvenirs de Claude Jade : « Baisers envolés ».
Elle a tourné trois films avec François Truffaut où elle joue le même rôle, Christine Darbon :
Baisers volés (1968)
Domicile conjugale (1970)
L’amour en fuite (1978)
Après « Baisers volés », François Truffaut l’a demandé en mariage puis, peu de temps avant la date de la cérémonie, a annulé.
Dans l’autobiographie de Claude Jade, j’ai été surtout intéressé par ce qui concernait Truffaut ou Hitchcock (avec qui Claude Jade a tourné « Topaz »).
Il y a plusieurs lettres de François Truffaut qui sont insérées dans le récit. Souvent, Truffaut a beaucoup d’humour dans ce qu’il écrit !
A un moment, Claude Jade explique qu’elle ne se sentait pas très bien :
« Je n’avais pas le droit de faire de ski, et ne voulais prendre aucun risque avant le tournage de Domicile conjugal, prévu en février. J’étais un peu fatiguée malgré l’altitude et le bon air. Je rentrai à Paris et me sentis très mal ; j’avais sans arrêt des nausées. J’allai voir un médecin qui pensa à une jaunisse ; il fallait faire des analyses. […] »
Plus loin, lettre de François Truffaut (nb : dans « Domicile conjugale », le personnage d’Antoine Doinel tombe amoureux d’une japonaise) :
« lundi début janvier 1976
Ma petite Claude, non non et non, malgré ta jaunisse je ne te donnerai pas le rôle de la fille japonaise ; je suis désolé pour toi, pour tes projets de voyage, soulagé pour le film qui n’en sera pas affecté ; tu connais l’égoïsme des metteurs en scène… »
Et pour rester dans l’humour, voici parmi les photos que propose le livre, un chèque bancaire :
😉
Pierre Repp
Je ne connaissais pas l’humoriste Pierre Repp. Ce matin dans l’émission « Remède à la mélancolie », sur France Inter, j’ai entendu un extrait du sketch Les crêpes (que l’on peut retrouver en entier ici).
Et, du même coup, j’ai appris que Pierre Repp jouait le professeur d’anglais dans le film « Les 400 coups » !
White God
Cette semaine, j’ai vu en avant-première le film « White God » qui sortira nos écrans français le 3 décembre. Le film avait été présenté en septembre à l’Etrange Festival, mais je n’avais pas eu l’occasion de le voir alors. C’est un film hongro-germano-suédois. La bande annonce n’en révèle (presque) pas trop, puisqu’elle reprend le début du film : une fille à vélo est poursuivit par une meute de chiens. Par contre la bande-annonce aurait été inspiré de ne pas rajouter quelques images supplémentaires à la fin !
Le texte publicitaire reprend une critique pour annoncer « dans la lignée des Oiseaux d’Hitchcock ». Euh… pas vraiment. C’est assez mal venue cette comparaison ! J’ai plutôt pensé à la « Planète des Singes ». Et, dans une critique sur le net, j’ai justement vu citer « La Planète des singes : les origines ». Sans trop dévoiler d’éléments du film, il s’agit de chiens qui se révoltent. J’ai aimé dans le film l’impression donnée que les chiens communiquaient entre eux, se prévenaient, etc. Un peu comme dans « Babe 2 » mais sans que les chiens parlent !! (d’ailleurs cette année « Babe 2 » est passé à l’Etrange festival, dans ke cadre d’une carte blanche au réalisateur Sono Sion).
Lors de l’avant-première de « White God », son réalisateur était présent pour dire quelques mots avant le film. Il a expliqué que les chiens étaient tous réels, il n’y a pas eu d’utilisation d’images de synthèse.
Voici le chien principal, en action dans le film :
Et le voici à Cannes (le film était présent dans la section « Un certain regard ») 😉
Quel acteur !! (aux côtés du chien : l’actrice principale et le réalisateur)
Le Refuge
Avant d’être passé en coup de vent au Palais de Tokyo pour voir une botte de foin, j’étais allé visiter – il y a quelques semaines – l’exposition INSIDE. Elle présente des œuvres très variées et une de mes préférées est « Le Refuge » de Stéphane Thidet. Il s’agit d’une cabane. Sa particularité ? A l’intérieur, il pleut !
Superbe visuellement, et également amusant au niveau de l’ambiance sonore qu’il en découle. Sur le net, j’ai trouvé une vidéo (issue d’une autre expo) qui en donne un aperçu : ici.
La femme d’à côté
Autour de l’exposition Truffaut, La Cinémathèque et Télérama ont organisé un concours dont le thème était « Lettre à la femme d’à côté » (3000 signes maximums).
J’ai participé au concours mais on texte n’a pas été retenu. Il y avait des prix pour les trois premiers (lisibles ici). Voici ce que j’avais envoyé :
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Chère Femme d’à côté,
Je me rends compte que, pour participer à ce concours, je dois vous écrire avant ce soir minuit. Un peu comme lorsque le maître laisse un délai d’une semaine à l’écolier pour peaufiner sa rédaction et que l’enfant s’y met la veille, bien obligé.
Je n’ai pas envie d’inventer d’excuses ou de vous présenter une absence totale d’inspiration. Le problème, c’est que je ne vous ai pas revue depuis plusieurs années. Tout à l’heure, je m’installerai confortablement dans la salle Henri Langlois de la Cinémathèque Française et je pourrai alors vous admirer sur grand écran. Mais le métro étant d’une certaine lenteur, je rentrerai tard chez moi et je vois bien qu’il faut que je vous écrive avant.
J’affectionne connaître le moins d’éléments possibles d’un film au moment de le voir, ou même de le revoir car j’oublie beaucoup. Ainsi, je ne me rappelais plus que vos personnages principaux mourraient à la fin. Un court extrait dans une exposition, au cinquième étage du 51 Rue de Bercy, me l’a brutalement rappelé. Heureusement, je verrai vos protagonistes bien vivants pendant les cent et quelques minutes qui précéderont ce douloureux épilogue.
Pour ne rien vous cacher, je me réjouis d’avance de notre rendez-vous tarifé. Croyez bien que je compte en savourer chaque minute. Je sais que je vais aimer votre image, votre musique, votre rythme et vos audaces.
Je pourrai vous écrire une lettre deux fois plus longue, mais je vais faire court. Pour garder des secrets entre nous.
Je vous embrasse tendrement,
Votre dévoué spectateur.
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Proverbe
J’avais lu sur le net que quelqu’un allait chercher une aiguille dans une botte de foin, au Palais de Tokyo. Comme je passais pas loin du musée ce soir, j’ai été y faire un tour. Trop tard ! L’aiguille avait déjà été trouvé (et on pouvait l' »admirer », sous verre dans une vitrine…)